Blanc ou noir. riches ou pauvres. si jamais tu as eu le coeur brisé tu as le droit de chanter le blues

Big Mama Thornton

1953, sur la première trace :

En 1953, Willie Mae Thornton , plus connue sous le nom de Big Mama Thornton, enregistre la version originale de Hound Dog, un rythm and blues qui s’appuie sur la voix profonde et puissante de la chanteuse ainsi que le solo de guitare de Pete Lewis.

Le morceau se classe à la première place des charts de rythm and blues pendant sept semaines.

La chasse est ouverte chez Sun Record,  Rufus Thomas, sous contrat avec Sam Phillips enregistre une version qui parodie le texte de la version de Big Mama Thornton, bear cat. Si le morceau atteint la troisième place du classement Billboard, on peut toutefois le qualifier de « pipi de chat », comparé à celui de la chanteuse afro-américaine.

Flairant la bonne affaire, une meute de chanteurs country enregistrent leur version. Ainsi, pas moins de 5 disques se retrouvent dans les bacs des disquaires en 1953. Hound dog  intègre le répertoire du  rock and roll, à partir de 1954. Un nouvel enregistrement suit en 1955.

1956, Taïaut, haro sur le king !

En 1956, Elvis Presley livre sa propre version. Il la chante une première fois à la télévision le dans le Milton Berle Show.  Plus de 40 millions d’américains sont devant leur poste pour voir le phénomène du moment. La diffusion fait scandale.

Mais ce qui choque surtout l’Amérique au-delà du puritanisme ambiant, c’est de voir pour la première fois un chanteur blanc se mettre à danser et à  bouger comme les noirs, mais aussi à chanter et faire de la musique comme eux. Dans les années 50, la ségrégation est  aussi musicale. Afin de presque échapper à la censure, Elvis l’interprète une seconde fois au Tonight Show de Steve Allen le 1er juillet, devant un basset, affublé d’un smoking et cadré uniquement au-dessus de la ceinture.

Le disque s’écoule à plus de dix millions d’exemplaires.

L’heure de la « Rosalie » a sonné :

De son côté, malgré son franc succès, Big Mama Thornton ne touche que 500 $ de droits. Elle meurt en 1984, aux abois et oubliée.

Quant au compositeur, Johnny Otis, son nom n’apparait même pas aux côtés de Leiber et Stoller, les deux autres auteurs et compositeurs à l’origine de Hound dog et d’un nombreux conséquents de tubes d’Elvis.

Pour en savoir plus :

>> La version de Big Mama Thornton est disponible sur music Me

>> Radiofrance – la chronique de Djubaka : Big Mama Thornton

>> Radiofrance – la chronique d’Aliette de Laleu : Big Mama Thornton ou celle qui donnait de la voix et de l’harmonica

>> Le DVD Elvis est disponible auprès de la médiathèque de Place des Arts

 

 

Mise à jour : 9 juin 2023