Vince Everett, de son vrai nom Marvin Benefield, nait le 21 Juin 1941 à Atlanta (Georgie). En 1956, le rock and roll est sur toutes les ondes. Le jeune Marvin se passionne pour cette musique. Il est également fasciné par un musicien de Tupelo (Mississippi), Elvis Presley.

Des débuts prometteurs :

En 1959, Marvin Benefield remporte un concours de musique avec à la clé un enregistrement au studio NRC à Atlanta. Il y grave son premier morceau, « Love Me« . Le disque se vend bien localement mais Marvin Benefield décide de conserver son emploi dans une entreprise de matériel électrique.

 

Elvis_Presley, photo pour la promotion de Jailhouse_Rock – Library of Congress 

Lors du concours, Marvin avait rencontré Felton Jarvis, un musicien et producteur. Au début de 1962, Jarvis lui demanda s’il aimerait enregistrer pour ABC-Paramount. Marvin accepta et il fut rebaptisé Vince Everett, d’après le personnage qu’Elvis Presley interpréta dans « Jailhouse Rock« .

« On Air » :

Le musicien à la voix de baryton participa à trois sessions d’enregistrement. La première se déroula en février 1962 à Nashville. Everett interpréta « Such A Night » des Drifters et sa propre composition « Don’t Go« . Le premier titre était copié note pour note sur la version d’Elvis Presley. Certains des musiciens présents avaient également accompagné le King sur ce morceau, en 1960 : Boots Randolph, Floyd Cramer, un fondateurs du « Nashville Sound », et les Jordanaires.

La deuxième eut lieu en août 1962. Quatre morceaux furent enregistrés dont uniquement deux se retrouvèrent sur un disque : « I Ain’t Gonna Be Your Low Down Dog No More » interprété dans un style rock n roll des années 1950 assez passé de mode en 1962. Le titre fut crédité à Piano Red qui l’avait enregistré en 1961, mais le morceau était beaucoup plus ancien. En effet, la version originale était de Leroy Carr et datait de 1931.

Sur la face B, on retrouvait la chanson « Sugar Bee » écrite en 1960 par Cleveland Crochet, un Cajun.  Charlie McCoy soufflait dans l’harmonica. Ce morceau fut également enregistré ultérieurement par Canned Heat mais c’est une autre histoire.

La troisième session suivit en 1963 et aboutit à l’excellent single « Baby Let’s Play House » et »Livin’ High« . Le pont est resté proche de la version Presley de 1955, avec Scotty Moore (guitariste de Presley) qui reprit ses licks de guitare originaux tandis que Bill Black jouait de la basse acoustique. Encore une fois, la musique était complètement décalée avec celle qui passait sur les radios à l’époque.

En effet, le son était celui des années 50. Il s’agissait d’une décision de Felton Jarvis qui deviendra par la suite le producteur d’Elvis. A partir de 1965, Everett décida de prendre un autre cap et de proposer désormais un son plus contemporain, avec les chansons « Big Brother« , « To Have, To Hold And Let Go« , suivit par « I’m Snowed » en 1966.

En 1999, Vince Everett vint en Europe. Lors de sa participation au Rockabilly Rock & Roll Meeting de Munich,  la qualité de sa prestation fit l’unanimité. La sortie d’un disque reprenant ses enregistrement lui permis d’être tiré de l’oubli.

Conclusion :

Ce musicien a enregistré seulement 15 titres. Beaucoup de professionnels  s’accordèrent à dire que le King aurait dû interpréter son répertoire, après son retour du service militaire. Malheureusement, lui aussi était prisonnier des choix de son manager, le colonel Parker. 

Le chanteur d’Atlanta a surtout su capter l’essence du rock and roll et l’énergie des premiers titres d’Elvis Presley. Il s’est entouré également de musiciens de tout premier ordre. C’est ce qui fait la force de ses interprétations et le plaisir de s’évader avec Vince Everett comme de l’écouter à perpétuité.

>> Vous pouvez l’écouter sur musicMe

 

 

 

 



Mise à jour : 28 mai 2024