Marguerite Gautier, de son vrai nom Marie Duplessis, incarne au milieu du XIXe siècle la maîtresse idéale, belle, intelligente et accessible : la couleur du camélia qu’elle portait sur sa robe indiquait aux prétendants sa disponibilité du moment, d’où son surnom « La Dame aux Camélias ». Sa trajectoire éphémère au sein de l’intelligentsia de l’époque la fit passer à la postérité.

 

 

         Alexandre Dumas Fils

Alexandre Dumas fils, son ancien amant de cœur, s’inspira directement de leur courte liaison et de sa fin tragique pour créer ce personnage devenu légendaire. La transposition de son œuvre romanesque au théâtre inspira directement un spectateur illustre : Giuseppe Verdi, qui en fit « La Traviata ».

 

 

 

La traviata, « la dévoyée » en français, est l’une des œuvres les plus connues de Giuseppe Verdi :

                Giuseppe Verdi

Cet opéra en trois actes germa dans l’esprit de Verdi après qu’il ait vu la pièce « La dame aux camélias » à Paris, accompagné de Giuseppina Strepponi, sa compagne, en février 1852. Le compositeur fut particulièrement touché par le drame  et en tira une oeuvre d’une forte intensité mélodramatique et romantique.

 Écrite en une quarantaine de jours, La Traviata fait partie de la « trilogie populaire », avec Trovatore et Rigoletto, qui met en scène trois personnages non nobles. Pour échapper au contrôle de la censure et ne pas rendre trop évidente la critique des vices de la  bourgeoisie, Verdi déplace le décor du XIXe au XVIIIe siècle. L’une des plus célèbres interprètes de Violetta est Maria Callas. Notamment, sa représentation du 28 mai 1955, au théâtre de la Scala de Milan, qui est entrée dans l’histoire de l’opéra. 

                                     Libiam ne lieti calici – La Traviata, Maria Callas                

L’aria le plus connu est « Addio del passato », le chant du cygne de Violetta. En début d’acte III, la courtisane repentante est mourante et craint de ne jamais revoir son bien-aimé.

Addio del passato – La Traviata, Maria Callas

La protagoniste, Violetta Valéry, ressemble à la fois à la Marguerite Gautier du roman de Dumas et à la « vraie » Marie Duplessis. Toutes trois partagent une courte vie de courtisanes de grande classe au cours de laquelle elles connaissent la pauvreté, la passion et la maladie qui les mène à la mort. La chose la plus frappante, cependant, est le grand sacrifice que Marguerite et Violetta – sur la base de ce qui est arrivé à Marie avec le duc Agénor de Gramont – font pour sauvegarder le bon nom de leur bien-aimé (Armand Duval / Alfredo Germont) dans la société et qui les conduit à une rédemption spirituelle complète, malgré la débauche de leur vie. 

La traviata fut jouée initialement le 6 mars 1853 à Venise, au théâtre La Fenice : ce fut un échec total, et comme le dit Verdi lui-même « un fiasco ». L’opéra fut repris le 15 mai 1854 et  obtint enfin le succès mérité.

Cette soirée n’était rien de plus que le « prélude » au chemin parcouru par La traviata au cours de ses plus de 168 ans d’existence et de représentations dans le monde entier.

L’histoire de La Traviata a inspiré le cinéma : Pretty Woman (Garry Marshall, 1990)

et Moulin Rouge (Baz Luhrmann, 2001).

>> La dame aux camélias et la traviata sont disponibles auprès de la bibliothèque et de la médiathèque de Place des Arts.

La dame aux camélias  :

  • Cote 823 – 0468990135

La traviata  :

  • Avec la soprano Angela Geroghiu – 55 VER SO 61800789
  • Avec la soprano Renata Scotto – 55 VER MU 11740789

Le cinéma :

  • Pretty Woman et Moulin Rouge sont également disponibles en DVD

 

 

Mise à jour : 19 septembre 2022