Le 31 juillet 1944, disparaissait au large de Marseille l’écrivain et aviateur Antoine de Saint-Exupéry, Place des Arts rend hommage à l’auteur du Petit Prince.
Terrain d’aviation de Poretta près de Borgo – Corse, 8h45 :
Le commandant Antoine de Saint-Exupéry vient de s’asseoir dans le cockpit de son avion, non sans difficulté, aidé par les mécaniciens. Voilà un peu plus d’un an que l’auteur de « Pilote de guerre » a retrouvé son escadrille de 1940, « la hache »(*) du II/33, un groupe aérien de reconnaissance photographique. La formation vole sur le Lockheed Lightning P38 F5B, un appareil américain. Les pilotes de l’USAAF affectés sur cet avion sont expérimentés et ont moins de 30 ans. Saint-Exupéry, âgé de 44, n’est plus au mieux de sa forme depuis longtemps. C’est un homme prématurément usé dont le corps porte les stigmates d’anciennes blessures. De plus, le « le diable à queue fourchue »(**) est un avion sophistiqué au pilotage pointu. Sa fâcheuse tendance à « casser du bois », sa mauvaise santé incitent ses supérieurs à le placer « en réserve de commandement ».
Saint-Exupéry fait des pieds et des mains pour continuer de voler. Il n’hésite pas à écrire au commandant des forces alliés, le général Eisenhower qui lui accorde l’autorisation de piloter à nouveau.
Réintégrez-le, il nous embêtera moins en l’air que sur terre !
Général Dwight D Einsenhower, à propos des requêtes de Saint-Exupéry
Cantonné à des missions mineures :
Sa hiérarchie décide de lui confier cinq missions à titre exceptionnel et de le cantonner à des patrouilles mineures d’inspection aérienne et de cartographie, en préparation du débarquement de Provence. L’auteur du Petit Prince passe outre les ordres et multiplie les vols de reconnaissance, nom de code SODA.
Sa dernière mission a pour objectif le survol du Dauphiné et de la Savoie. Saint-Exupéry fait vrombir les moteurs du P38. Il roule sur la piste puis prend son envol vers son destin. Sur la route du retour, Il est repéré par les radars de la Luftwaffe et est abattu par un pilote de chasse adverse.
Si je suis descendu, je ne regretterai rien. La termitière future m’épouvante et je hais leurs vertus de robots. Moi j’étais fait pour être jardinier.
Antoine de Saint-Exupéry – Lettre à son ami Pierre Dalloz (30/07/1944)
En septembre 1998, un pêcheur marseillais découvre dans ses filets une gourmette portant le nom de l’aviateur et écrivain. En 2000, les débris de l’aéronef sont retrouvés près de l’île de Riou, au large de Marseille.
Pour en savoir plus :
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Podcast de France Inter : A l’origine du Petit Prince, l’accident de Saint-Exupéry dans le désert ;
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Podcast de France Culture – Compagnie des Œuvres, 8 épisodes : La vie et l’œuvre de Saint Exupéry ;
- Podcast de France Inter, Affaires sensibles : La disparition d’Antoine de Saint-Exupéry
- Sans oublier l’exposition actuellement au musée de l’Air et de l’Espace au Bourget.
AntoineSaint-Exupéry à Place des Arts :
Vous pouvez retrouver les œuvres de Saint-Exupéry à Place des Arts : Vol de nuit, Terre des hommes, Citadelle, Le Petit Prince (en français, en esperanto, et en bande dessinée illustrée par Joann Sfar, sans oublier l’album de Hugo Pratt, ainsi que plusieurs biographies. Pensez à les réserver.
(*) Surnom de l’escadrille du groupe II/33
(**) Surnom donné par les pilotes allemands au P38.
Mise à jour : 2 août 2024
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