L’Ukraine est au cœur de l’actualité. Place des Arts met en avant des autrices, artistes ou cinéaste de ce pays qui ont œuvré pour le respect des droits de l’homme et plus particulièrement pour la cause des femmes.

Alla Horska

Artiste peintre, militante des droits de l’homme

 

Née en 1929 à Yalta, Crimée et décédée en 1970 à Vasylkiv, région de Kiev, Ukraine, Allan Horska est une artiste ukrainienne,  parmi les fondateurs du mouvement Sixties, membre du mouvement des droits de l’homme en Ukraine dans les années 1960.

De 1948 à 1954, elle étudie à l’Institut d’art de Kiev (actuellement l’Académie nationale des beaux-arts et de l’architecture) dans l’atelier de Serhii Hryhoriev. Depuis 1952, elle était mariée à l’artiste Viktor Zaretsky avec qui elle a créé des œuvres d’art communes.

De 1960 à 1964, elle a co-organisé le club de jeunes créatifs appelé « Suchasnyk ». Elle a été deux fois membre de l’Union des artistes de la République Socialiste et Soviétique d’Ukraine et également deux fois radiée en raison de son militantisme

Elle a travaillé dans la peinture, le graphisme, le vitrail et l’art monumental.

Toile intitulée L’âme de l’Ukraine

En novembre 1970, elle a été brutalement tuée. Officiellement, les assassins n’ont jamais été retrouvés. Officieusement, elle a été assassinée par les services secrets soviétiques.

 

Lessia Oukrainka

Écrivaine et féministe

Une poétesse ukrainienne par excellence comme l’indique son pseudonyme (le mot «Oukraïnka» signifie «Ukrainienne»).

Lessia Oukraïnka, de son vrai nom Laryssa Kossatch-Kvitka, naît en 1871 et décède en 1913. Dotée d’une forte personnalité, extrêmement fine et sensible, elle écrit non seulement pour les lecteurs de son pays mais aussi du monde entier. Durant sa courte vie, elle réalise une démarche inédite qui enrichi énormément la littérature ukrainienne et mondiale.

A partir de la fin des années 1880, elle commence à recueillir les textes et les chansons de la littérature folkloriste ukrainienne. Elle rassemble le folklore des régions d’Ukraine (Poltava et de Volyn’) qui est devenu plus tard le sujet principal de toutes ses œuvres.

Vers les années 1890, elle s’éloigne des thèmes de la poésie lyrique antique, des mythes et du thème de la femme guerrière.

Au début du XX siècle elle a écrit plus de cent poèmes dont la moitié était des publications posthumes. Ses œuvres les plus célèbres de cette période sont Contra spem spero et Paroles, Que n’êtes-vous dur fait d’acier. 

En 1896 Lessia Oukraïnka rédige un pamphlet politique «La voix d’une prisonnière russe » pour la presse française. Par cet article, elle critique les artistes français qui ont fait une réception somptueuse à l’empereur russe Nicolas II, à Versailles en 1896.
 

Maria Primatchenko

Peintre d’une série de toiles sur Tchernobyl avant la catastrophe

Maria Avksentievna Primatchenko, née le 30 décembre 1908  et morte le 18 août 1997, est une artiste peintre ukrainienne, représentante de l’art naïf.

Sa manière de peindre à la gouache, surtout, ou à l’aquarelle est toute imprégnée de tradition populaire. Ses créations, qui évoquent les légendes de son pays, relient les anciennes traditions folkloriques ukrainiennes et le présent. Son don pictural pour donner vie aux idées, aux sentiments et aux impressions s’est progressivement mué en une véritable maîtrise de son art.

Toile intitulée colombe de la paix

En1986, à trente kilomètres de son village a eu lieu la catastrophe nucléaire de Tchernobyl à laquelle elle a consacré toute une série de travaux.

  

Natalia Kobrynska  

Écrivaine et  féministe

Natalia Ozarkevych naît le 8 juin 1851, ou 1855, à Beleluia (aujourd’hui Ivzano-Krankivsk), en Ukraine de l’Ouest, alors partie de l’Empire austro-hongrois.

Elle joue un rôle important dans le mouvement d’émancipation des femmes. Elle est à l’avant-garde du mouvement pour les garderies rurales et les cuisines collectives. Elle édite également des almanachs féminins et organise des sociétés de femmes.  À bien des égards, Natalia Kobrynska est très en avance sur son temps et rencontre par conséquent beaucoup d’opposition de la part de ses contemporains conservateurs.

Olena Ptchilka

Écrivaine, éditrice et  féministe

Olena Ptchilka (le pseudonyme d’Olha Petrivna Drahomanova-Kossatch) est née le 29 juin 1849 dans la ville de Hadiatch (près de Poltava).

Ses parents lui inculquent l’intérêt pour la littérature, la chanson folklorique, les contes populaires et les traditions ukrainiens.. A la fin de ses études secondaires, elle connaît parfaitement le français et l’allemand, ainsi que la littérature et la musique mondiales.

« Ptchilka » signifie en ukrainien « une abeille ». Olena Ptchilka travaille toute sa vie « comme une abeille », c’est-à-dire, sans repos. Elle commence son activité littéraire en traduisant en ukrainien des œuvres poétiques

Olena Ptchilka est aussi une des fondatrices de la littérature ukrainienne de jeunesse. Elle crée le théâtre amateur pour enfants, et c’est sur sa scène que plusieurs de ses poésies, contes, récits et pièces voient le jour. Auteur dramatique, elle écrit à la demande Mykhaïlo Staryts’kyi la comédie « Une œuvre universelle ». Elle est aussi l’auteur de recueils de poèmes (par exemple, Les Pensées-dentelles, 1886).

Elle est également militante féministe, amie de Natalia Kobrynska et une des premières femmes éditeurs.

En collaboration avec Natalia Kobryns’ka, elle fonde à Lviv l’almanach des femmes-écrivaines « La Première couronne ».

Olena Ptchilka meurt le 4 octobre 1930 à Kyïv,

 

Kira Mouratova

Cinéaste engagée

Née le 5 novembre 1934 à Soroca, une petite ville alors roumaine passée ensuite dans le giron de la Moldavie soviétique.

Après avoir étudié au prestigieux Institut de cinématographie Guerassimov (VGIK), elle travaille avec des acteurs et artistes soviétiques, comme le poète et compositeur Vladimir Vissotski, ou encore le comédien Oleg Tabakov.

Elle est  censurée par le pouvoir soviétique.

Au cours de sa carrière, elle  remporte 17 prix ukrainiens et internationaux.

Ses films, comme « Le syndrome asthénique », sont salués par la critique.

En 2017, elle est invitée à rejoindre l’Académie des arts et sciences du cinéma, qui sélectionne chaque année des œuvres pour les Oscars.

Elle décéde  le 6 juin 2018 à Odessa.

>> Kira Mouratova en cinq films

 

 

 

Mise à jour : 9 mars 2022